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Histoire de cons ...
Histoire de cons ...
Je vais vous parler de l’animal le plus extraordinaire du monde,
celui qui, tout au long des siècles, a inspiré autant de mépris que
de compassion : je veux bien entendu parler du con.
Le con, à première vue, semble être un humanoïde tout à fait standard.
Il peut être mâle ou femelle, jeune ou vieux, mesure généralement
entre 1m50 et 1m90 (même si des cas exceptionnels ont pu être repérés
en Amérique du Nord) et pèse entre 60 et 110 kilos (même remarque).
Le con se distingue de l’humain par sa fabuleuse propension à ne pas se
remettre en question. Là où la vie de l’humain est caractérisée par sa
recherche de la Vérité, celle du con vise à repousser cette dernière aussi
loin que possible. Pour ce faire, le con regarde beaucoup la télévision.
Il juge que Michel Drucker est “un personnage très sympathique”, que
Cauet est “rondouillard et rigolo”, que Zinedine Zidane “a montré qu’on
peut réussir en venant d’un milieu difficile”, et que la droite “se préoccupe
de son pouvoir d’achat et de sa sécurité, lui, au moins”.
Soutenu par cette terrible lucarne, véritable écho de sa propre façon de
penser, le con est persuadé que le véritable but de son existence est
d’accumuler tout un tas de choses qui ne lui serviront plus à rien lorsqu’un
cancer des poumons ou une cirrhose du foie le clouera sur un lit d’hôpital.
Il rêve d’une grosse voiture neuve, d’une grande maison et de vêtements
de marque. Il est persuadé qu’il sera plus heureux avec un kit
d’électrostimulation musculaire et un crédit sur trente ans.
Les femelles manifestent souvent des envies particulières : parfums,
sous-vêtements de grande marque (alors que le mâle préfèrera chemises
et vestes coupées), équipement électroménager ; tandis que les hommes
poursuiveront d’autres rêves : partenaires sexuelles multiples à gros seins,
rottweiler, montre à aiguilles avec fonctions baromètre, boussole et
four micro-ondes.
Jeune, le con compare la taille de son sexe ou l’état de santé de son
Tamagotchi avec ses petits camarades. Adolescent, les luttes pour la
dominance de la tribu se joueront préférentiellement sur la cylindrée de la
moto ou la beauté des individus de l’autre sexe qui auront été séduits.
Adulte, il profitera de tout pour se sentir supérieur, croyant pouvoir en
tirer une satisfaction ; ainsi se pourrira-t-il littéralement la vie pour avoir
une plus belle maison, une plus grande télé, un meilleur poste au travail,
des plus jolis enfants. Il prendra des crédits sur trente ans qui lui permettront,
selon lui, “d’avoir une plus belle vie”, alors que cet acte le condamnera à une
obéissance sans bornes envers un système qui ne se soucie de lui qu’en termes
de bénéfice possible sur le long terme. Il courra après des idéaux qui ne lui
apporteront que des désillusions, fera des heures supplémentaires non payées
tous les soirs qui lui permettront, en guise de remerciements, de crever la dalle
lors de sa retraite. Aussi, le con, si désagréable qu’il puisse paraître, n’est en
fait qu’une victime de lui-même, qui pourrit notre vie pour la seule raison qu’au
fond de lui il est conscient d’avoir raté la sienne. Etrange animal que celui-là,
qui évoque à l’humain les sentiments les plus contradictoires, à la fois victime et
outil de la laideur du monde…
~ auteur inconnu ~Tags : Histoire de cons
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